Saint Matorel
Max Jacob et Pablo Picasso
Henry Kahnweiler, 1911.

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Picasso écrit à Kahnweiler:

"Je viens de recevoir votre annonce de Saint Matorel et il faut que nous causions à ce sujet es que le papier de l'annonce sera le format du papier du livre? Allors je trouve que il i a trop de marge et je trouve les caractères trop petit ça fait un carré noir tout petit au milieu de la page afreux. Cà est mon impression pour le moment. Dites moi la mesure exacte du papier (du forma du livre entendu) et dites-moi si vous ne trouvez pas comme moi que les caractères sont trop petits. Je suis déjà instalé et je ai commencé à travayer."

Ce à quoi Kahnweiler répond:

"Vous voyez tout ce qu'il y a à faire en changeant la "justification". Si le rectangle noir sur la page blanche vous paraît trop petit, on peut l'élargir et l'allonger. Faîtes-moi donc un dessin du rectangle comme vous le voyez sur une feuille de papier du format. Je viens de voir Braque à qui j'ai montré le prospectus. Il trouve le caractère très joli, et comme moi, il est d'avis, qu'il n'est pas trop petit."

La première eau-forte est insérée à la deuxième page du second chapitre Mademoiselle Léonie de la première partie La Terre. Cette eau-forte qui représente Mademoiselle Léonie translucide et diaphane, est entièrement dessinée autour d'un axe central presque invisible. A peine quelques traits et des ombres de part et d'autre. Un visage en forme de nuage en haut d'un long cou. L'eau-forte est en deux exemplaires, la première est rayée au burin mais pas la seconde. Cette illustration qui est un hors-texte n'est pas dessiné dans une situation décrite dans le texte. C'est un portrait qui aurait pu être inséré ailleurs.

 

La quatrième eau-forte est à la dernière page du chapitre IV La conversion d'Emile Cordier. Elle représente un visage sans yeux et riant à l'intérieur d'un paysage clair dans lequel on reconnaît un palmier et des arceaux. Cette image semble être plutôt l'illustration du chapitre suivant Les deux Vénus et la science dans lequel on peut lire :
"Il y avait un jour un moine maigre et mal rasé qui méditait debout sur les marches d'un perron. (…) Le toit du couvent tout neuf abritait l'étroite allée d'un jardin fleuri de roses. Le moine dans les champs, s'était tressé une couronne avec des épines pour avoir, pensait-il, toujours son Dieu à la main".