Les Demoiselles d'Avignon ou
Le Bordel d'Avignon
Le cubisme
Les papiers collés
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" Le tableau qu'il avait peint là paraissait à tous quelque chose de fou ou de monstrueux. Braque qui avait fait la connaissance de Picasso par Apollinaire, avait déclaré qu'il lui semblait que c'était comme si quelqu'un buvait du pétrole pour cracher du feu et Derain m'a dit, à moi-même, qu'on trouverait un jour Picasso pendu derrière son grand tableau tellement cette entreprise paraissait désespérée . "

" La construction des lignes assyriennes morcèle le tableau, il est aisé de découper le tableau chronologiquement. La partie de gauche est encore empreinte de la période rose bien qu'elle se détache de l'ancien académisme de Picasso par la force et la dimension inhumaine des femmes. Alors que la partie de droite est très tranchée et dont les visages hachurés se dirigent vers le cubisme inexorablement. Avec les nez de travers, que Picasso est " obligé " de faire de travers car " je fais de façon qu'ils soient OBLIGES de voir un nez. Plus tard, ils ont vu ou ils verront, qu'il n'est pas de travers. Ce qu'il ne fallait pas, c'est qu'ils continuent à ne voir que les " jolies harmonies ", les " couleurs exquises "

Dans les Nouvelles littéraires du 30 avril 1932, Max Jacob raconte qu'en 1907 après avoir visité Matisse chez qui Picasso venait de découvrir une statuette d'art nègre, le peintre espagnol fit
" sur chaque feuille un grand dessin, presque le même : une face de femme avec un seul œil, un nez trop long confondu avec la bouche, une mèche de cheveux sur l'épaule. Le cubisme était né. Cette même femme reparut sur des toiles. Au lieu d'une femme, il y en eut deux ou trois. Puis il y eut les Demoiselles d'Avignon, un tableau grand comme un mur. "