Mais l'exil contraint Kahnweiler à s'éloigner de ses peintres et de sa galerie lors de la Première Guerre. Dépourvu de rentrées financières, il ne peut plus honorer ses contrats et ses peintres se tournent vers d'autres, sans jamais rompre leur amitié avec leur premier marchand. Pierre Assouline note que Léonce Rosenberg, avec qui presque tous les peintres de Kahnweiler signèrent un contrat pendant la guerre " assure l'interrègne en l'absence du mentor. Il fait vivre ses peintres, achetant des Gris des Picasso mais aussi des Braque et des Léger. Un rôle que Kahnweiler jugera somme toute " absolument méritoire " ". Exilé en Italie puis en Suisse Kahnweiler ne peut rien vendre, ses biens sont sous séquestre à Paris. Il se tourne alors vers la philosophie et la politique. Il écrit beaucoup et il est sans doute le seul à pouvoir écrire l'histoire du cubisme d'aussi près. Loin de sa galerie il trépigne et ne peut se résoudre à sa condition d'expatrié de l'art parisien. Sa position de passeur entre les peintres et les collectionneurs lui manque.

Mais les galeries de Kahnweiler seront systématiquement fermées à chacune des deux guerres. Pendant la Première suite à " la spoliation des biens allemands en temps de guerre ". Lors de la Seconde suite à " la séquestration des biens juifs dans l'application des lois anti-juives en France ". L'ensemble des biens séquestrés lors de la Première Guerre sera vendu au cours de quatre ventes aux enchères étalées de juin 1921 en mai 1923 : Les ventes Kahnweiler. Pendant l'entre-deux-guerres la galerie déménage au 29bis, rue d'Astorg, c'est la galerie Simon.

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